Pour la réalisation d’un projet digital, par exemple le développement d’une application web ou mobile, il existe deux types de contrats : en régie ou au forfait. Galadrim est une agence de développement d’applications web et mobiles, qui a réalisé plus d’une centaine de projets, dont quelques-uns au forfait et la grande majorité en régie. Selon notre expérience, nous pensons que le contrat en régie est bénéfique à la fois pour le client et le prestataire et peut faire une différence dans le succès d’un projet. L’objectif de cet article est de vous expliquer pourquoi et de donner des conseils pour une bonne collaboration en régie.
Différence entre forfait et régie
Dans un contrat au forfait, le prestataire s’engage sur des résultats, c’est-à-dire sur la livraison d'un bien ou service défini dans le contrat, dont la conformité à la commande est théoriquement facile à mesurer et à vérifier.
Dans un contrat en régie, le prestataire s’engage sur des moyens, c’est-à-dire sur des ressources humaines mises à disposition pendant une période donnée.
Au regard de ces définitions, le forfait semble être une assurance pour le client. En pratique, nous allons montrer que l’intuition est souvent trompeuse et que la régie a de nombreux avantages si elle est bien exécutée.
Pourquoi le forfait est mal adapté aux projets digitaux
L’évolution des besoins
Lorsque l’on fait tester une application à un porteur de projet, celui-ci a en général de nombreux retours à faire pour améliorer l’user experience (UX) de l’application.
En pratique, il est plus simple de faire tester l’application fonctionnalité par fonctionnalité, et de traiter les retours au fur et à mesure des développements, plutôt qu’à la fin. Pour comprendre cela, nous pouvons faire une analogie avec la construction d’une voiture : il est par exemple plus simple de modifier le moteur avant qu’il soit intégré à l’habitacle.
Dans un projet au forfait, le livrable étant défini avant le début des développements, les retours n’en font pas partie. Ils entraînent donc nécessairement un nouveau devis, une nouvelle négociation commerciale et de nouveaux coûts.
Cette façon de travailler va à l’encontre du
Manifeste Agile dont l’un des quatre principes est privilégier
la collaboration avec les clients plutôt que la négociation contractuelle.
La difficulté de définir un livrable mesurable et vérifiable
Afin de comprendre cette difficulté, prenons une fonctionnalité en exemple : “En tant qu’administrateur, je vois la liste des utilisateurs inscrits sur mon site”.
Cette fonctionnalité, simple en apparence, pose des questions :
Quelle sera l’apparence graphique de l’écran ?
Comment l’écran sera-t-il adapté sur mobile, tablette, écran d’ordinateur ? Affichera-t-on moins d’informations sur mobile par exemple ?
Faut-il qu’une action se déclenche si je clique sur un utilisateur ? (Par exemple accéder à une fiche utilisateur détaillée)
Si la liste d’utilisateurs est longue, y a-t-il un système de pagination ? De chargement automatique quand on scrolle vers le bas ?
Est-il possible d’effectuer une recherche sur la liste ?
Est-il possible de filtrer ou trier la liste selon différents critères ?
La liste est-elle exportable dans un fichier Excel ?
Si l’affichage comporte certains effets particuliers, doit-il être optimisé pour des navigateurs utilisés par un pourcentage faible des internautes, comme par exemple d’anciennes versions d’Internet Explorer ?
En fonction des réponses à ces questions, le temps d’implémentation de la fonctionnalité peut fortement varier, par exemple du simple au triple. Par ailleurs, la liste des questions n’est pas exhaustive. Enfin, la fonctionnalité évoquée est relativement simple. Dans un projet digital plus conséquent, les incertitudes s’accroissent.
Ces incertitudes, quand elles ne sont pas levées en amont des développements, peuvent générer des frustrations entre le développeur et le porteur de projet.
Situation fréquente dans les projets digitaux
Cependant, lever toutes les incertitudes en amont est en pratique chronophage, coûteux et difficile sans réaliser de premiers tests utilisateurs.
Maximiser les bénéfices de la régie par la priorisation et les tests
Comme nous l’avons vu précédemment, le forfait entraîne en général des surcoûts si l’on souhaite obtenir une application qui répond bien aux besoins des utilisateurs.
La solution à ce problème est le contrat en régie : comme le prestataire ne s’engage pas sur un livrable précis, la prise en compte des retours du porteur de projet ne va pas contre ses intérêts, ce qui est bénéfique pour le projet.
La régie peut cependant être source d’inquiétude pour le client : s’il n’y a pas d’engagement de résultat de la part du prestataire, qu’est-ce qui l’empêche de faire du mauvais travail ? Nous allons voir maintenant quelques conseils pour mettre en place une collaboration en régie avantageuse pour le client.
Définir un budget et un délai pour une première version du produit
Même si vous disposez d’une flexibilité budgétaire et temporelle, il est bon de définir un budget et un délai pour une première version du produit. Cela aidera le prestataire à vous conseiller sur les fonctionnalités à prioriser pour déployer rapidement un produit testable par de vrais utilisateurs.
Tester les fonctionnalités régulièrement et revoir les priorités en fonction
Comme vu précédemment, les tests réguliers et la prise en compte de feedbacks améliorent la qualité de l’application. Cependant, ceci peut consommer du temps prévu initialement pour développer d’autres fonctionnalités. Nous conseillons au porteur de projet de classer les retours et les fonctionnalités par importance, en acceptant que les moins prioritaires ne seront pas présentes dans la première version du produit, afin de respecter les contraintes de budget et de délai.
Définir les échéances importantes
Il est bénéfique que le prestataire ait conscience des échéances du client comme par exemple la date de lancement d'une beta test interne ou un lancement public. Cela permet de cadrer les développements pour respecter ces échéances.
Conclusion
Pour résumer, le contrat en régie est bénéfique pour un projet digital, car il facilite la prise en compte régulière des retours utilisateurs, ce qui est plus difficile avec un contrat au forfait. Pour en maximiser l’intérêt, nous conseillons de définir des contraintes de budget et de temps claires, de tester les fonctionnalités du projet en continu, de revoir les priorités régulièrement et de s'accorder en amont sur les échéances importantes.
Notre société Galadrim applique cette méthode depuis 3 ans maintenant et a réalisé plus d’une centaine de projets digitaux. Si vous avez un projet d’application web ou mobile et qu’une collaboration en régie vous intéresse, n’hésitez pas à nous contacter !